Quand Carolina Mondino traverse la salle d’audience du palais de justice de Paris, elle n’avance pas seule. Devant elle, la barre. Derrière elle, une classe. Huit élèves et leur professeur d’histoire-géographie suivent son témoignage depuis la salle de retransmission de Nice, à plus de 900 km. Ils l’écoutent, la regardent, la soutiennent. Ces lycéens sont «le sens» qu’elle redonne à sa vie, son «grand réconfort» dans l’immense tristesse. Le 14 juillet 2016, dans l’attaque terroriste perpétrée sur la promenade des Anglais, Carolina Mondino est blessée. Elle perd son amie Jacqueline Wurtlin, l’une des 86 victimes de l’attentat de Nice. Endeuillée et rescapée, Carolina Mondino fait des visites dans les établissements scolaires le pilier de sa reconstruction. Libération a suivi une classe de terminale du lycée Pierre-et-Marie-Curie de Menton (Alpes-Maritimes).
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Dans la salle de retransmission, le 5 octobre, les huit lycéens sont assis en ligne. Un groupe face à l’écran, un autre face à la cour. L’audience est choisie. Après l’attentat, Carolina Mondino a perdu connaissance. Elle ne racontera pas le camion ni les coups de feu, pas les blessés «déchiquetés» ni les «draps blancs» sur les corps. Ce mercredi matin d’octobre, elle relate l’après : sa prom