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Justice

Procès de l’attentat de Nice : la défense épingle les fragilités d’un «dossier extrêmement atypique»

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Jeudi et vendredi, les avocats des trois principaux accusés ont étrillé dans leurs plaidoiries une accusation fondée non sur des «éléments matériels accablants», mais des «indices vaporeux, réversibles». L’acquittement a été plaidé pour deux d’entre eux.
Tour à tour, les six robes noires ont mis en garde les magistrats professionnels contre l'écueil qui pourrait les amener à condamner les accusés de façon disproportionnée et symbolique, pour venir compenser «l’horreur du crime». (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
publié le 9 décembre 2022 à 20h12

«Dans ce dossier, on se trouve de façon paroxystique, de façon extrême, entre l’émotion et la raison. Vous êtes au cœur, là, le conflit est maximal.» Voici l’adresse puissante formulée à la cour d’assises spécialement composée par William Bourdon, avocat de Mohamed Ghraieb, l’un des trois principaux accusés du procès de l’attentat de Nice. Après les plaidoiries consacrées aux cinq accusés de droit commun, mercredi, les avocats de Ramzi Arefa, Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud, tous trois jugés pour «association de malfaiteurs terroriste», se sont levés pour défendre ceux contre lesquels 15 ans de réclusion criminelle ont été requis, mardi. Des plaidoiries venues torpiller, une à une, un réquisitoire du parquet national antiterroriste (Pnat) fondé sur une «rhétorique simpliste», des preuves d’une «pauvreté manifeste» et ponctué de «graves défaillances».

Deux jours durant, la riposte à l’accusation est montée crescendo dans un exercice ratissant, élément à charge par élément à charge, les fragilités probatoires d’un dossier «extrêmement atypique». Tour à tour, les six robes noires ont mis en garde les magistrats contre cet écueil qui pourrait les amener à condamner de façon disproportionnée et symbolique les hommes devant eux, comme pour venir c