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Procès de l’attentat de Saint Etienne-du-Rouvray : «Je n’y suis pour rien si j’ai été sauvé»

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Procès de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvraydossier
Devant la cour d’assises spéciale de Paris, Guy Coponet, que l’un des jihadistes avait tenté d’égorger, a assuré ce jeudi ne pas ressentir de «haine» envers les terroristes.
Guy Coponet, survivant de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, à son arrivée à la cour d'assises spéciale de Paris, le 17 février 2022. (Julien de Rosa/AFP)
publié le 17 février 2022 à 19h26

La silhouette est frêle et les mots, parfois hésitants. Mais Guy Coponet, 92 ans, surprend par sa détermination, sa force de caractère et aussi sa gouaille singulière. Le nonagénaire est le miraculé de Saint-Etienne-du-Rouvray, égorgé, sans qu’il n’en meure, lors de l’attentat islamiste du 26 juillet 2016, perpétré par deux terroristes, Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, se revendiquant de Daech. L’attaque a coûté la vie au père Jacques Hamel, assassiné dans son église, au pied de son autel. Devant la cour d’assises spécialement composée où sont jugés depuis lundi des membres de l’entourage des deux assaillants, assis sur une chaise, le vieil homme au pull gris déroule, ce jeudi, l’enchaînement des tragiques événements. Ce jour-là, c’était son anniversaire. «Le père Jacques était joyeux. On a su qu’il partait en vacances», se remémore-t-il.

Le nonagénaire a la liberté que confère souvent la vieillesse. Des deux terroristes, surgis par la porte de la sacristie et abattus lors de l’assaut des forces de l’ordre, il en parle comme de «lascars». Parfois, Guy Coponet porte la main à son oreille, fait répéter. Ce jour-là dans l’église, il n’y a qu’une poignée de fidèles, Guy Coponet, son épouse et trois religieuses. «Je ne connais pas l’arabe, je n’ai pas compris