Blanchi, au moins temporairement. Après une semaine de procès, la cour criminelle du Rhône a jugé François Thierry non coupable de «faux en écriture publique» et de «destruction de preuves». L’ancien patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants était accusé d’avoir rédigé un faux procès-verbal de garde à vue pour justifier l’extraction de prison d’un de ses informateurs afin de lui permettre de piloter une gigantesque importation de drogue depuis un hôtel de Nanterre, en avril 2012. Mais aussi d’en avoir détruit les preuves, notamment les documents relatifs à cette fausse garde à vue, et des téléphones utilisés par son indic au cours de l’opération.
«Si le placement et la prolongation de la garde à vue apparaissent procéduralement irréguliers, la cour a été convaincue que François Thierry n’a pas agi avec une intention frauduleuse», ont estimé les juges. Surtout, ces derniers ont considéré que le policier avait agi «sous le contrôle et avec l’accord» du parquet de Paris. Retournement inespéré par le grand flic déchu, alors que l’avocat général avait requis quatre ans de prison avec sursis et l’interdiction définitive d’exercer toute fonction publique. A l’annonce du verdict, le policier est tombé dans les bras de ses avocats, parlant de «la fin d’un calvaire». Le parquet a dix jours pour interjeter appel.
«Tout le monde voulait être sur la photo»
Grisonnant, costume sombre, François Thierry s’était présenté lundi traits tirés et silhouette alourdie