Pendant trois semaines, la cour d’assises de Paris s’est échinée à retracer et à comprendre le déroulé de la nuit du 5 au 6 juillet 2018. Que s’est-il passé ? Qui était présent ? Qui a fait quoi ? Ce soir-là, à 2 h 57, un déferlement de violence s’est abattu sur Loïc K., 23 ans, percuté volontairement par une Mercedes, puis poignardé et roué de coups jusqu’à la mort par une dizaine de jeunes. L’expédition meurtrière, établira l’enquête, s’inscrit dans la rivalité historique entre le quartier de la Grange-aux-Belles (Xe arrondissement) et celui des Chaufourniers (XIXe arrondissement), ce «petit village où tout le monde se connaît».
«Dix contre un», «au moins deux couteaux», «une multitude de plaies» (32)… Situant les faits sur «le haut de l’échelle criminologique», l’avocat général Jean-Christophe Muller avait requis jeudi de lourdes peines de 13 à 20 ans de réclusion criminelle pour sept des neuf accusés (dont un, en cavale, est jugé en son absence) et demandé l’acquittement pour deux autres. A l’exception d’un, tous ont nié leur présence sur les lieux du crime. Tard samedi soir, la cour a prononcé son verdict : six condamnations allant de dix à dix-huit ans de réclusion criminelle. Trois accusés ont été acquittés.