La brume ne parvient pas à cacher les quelques centaines de bonnets et écharpes rouge vif qui se retrouvent place de la République à Paris, ce dimanche 19 janvier. Sur des pancartes dressées pour l’occasion, on peut lire ces trois mots : «Libérer le R». Une lettre pour désigner le «défavorablement connu», comme il le dit lui-même, Rodrigue Petitot, président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), à l’origine du mouvement contre la vie chère en Martinique, démarré en septembre 2024. Le leader, en détention depuis le 5 décembre, ainsi que Gwladys Roger, trésorière du mouvement, et Mario Briand, garde du corps de Rodrigue Petitot, comparaissent devant le tribunal de Fort-de-France les 21 et 22 janvier. Ils sont accusés de violation de domicile à l’aide de manœuvres et menaces, de violences sur une personne dépositaire de l’autorité publique, d’actes d’intimidation envers ce dernier, d’outrages… Des accusations qui trouvent leur origine la nuit du 11 novembre 2024 et qui pourraient coûter au «R» jusqu’à vingt ans de prison ferme.
Ce soir-là, Rodrigue P