Un butin de 2,5 millions d’euros qui pendouille au guidon d’une trottinette électrique : le modus operandi, insolite ou «élégant» selon les perspectives, du braquage de la bijouterie Chaumet le 27 juillet 2021 avait marqué les esprits. Le procès des audacieux criminels adeptes des mobilités douces s’ouvre ce mardi 18 juin devant la cour d’assises de Paris. Trois hommes, de nationalité monténégrine et géorgienne, comparaissent pour ce hold-up minutieusement orchestré, sous les chefs d’accusation de «vol en bande organisée avec usage d’arme et recel de biens» issus de ce crime, qui pourraient leur valoir plusieurs années de prison ferme.
La préparation méticuleuse débute trois jours avant le braquage, le samedi 24 juillet. Arsenije C., suspecté d’être l’architecte et l’exécutant du plan, se présente à la joaillerie Chaumet du VIIIe arrondissement de la capitale. Il affirme être l’intermédiaire d’un riche Ukrainien à la recherche d’une luxueuse parure pour le mariage de sa fille. Costume gris et chemise bleue, l’homme imposant d’une cinquantaine d’années se donne des airs d’oligarque, pendant qu’il scanne les lieux de ses yeux bleus. Dans un anglais au fort accent d’Europe de l’Est – il va jusqu’à demander en russe si l’un des employés peut le comprendre –, Arsenije C. prend rendez