Devant la cour d’assises spéciale de Paris, cheveux grisonnants brossés en arrière et barbe de quelques jours, Kaïs Al Abdallah est loin de la véhémence ou de la défiance parfois exprimées par les jihadistes dans les procès terroristes. L’accusé âgé de 41 ans répond d’un ton toujours calme, écoute les questions sans exprimer d’émotion particulière et les quelques mouvements de son corps sont d’une tranquille lenteur.
Ce Syrien, diplômé de chimie, est suspecté d’être l’un des plus haut gradés de l’Etat islamique dans la ville de Raqqa, et d’avoir été, dans cette même ville, son plus éminent spécialiste en explosifs. L’homme est aussi accusé d’avoir joué un rôle dans l’enlèvement et la séquestration par l’organisation terroriste, en juin 2013, de Pierre Torres et Nicolas Hénin. Il encourt vingt ans de prison.