Il aura attendu la fin du délai réglementaire de dix jours. Le jihadiste Mehdi Nemmouche, principal accusé du procès des geôliers de l’Etat islamique, a fait appel ce lundi 31 mars, par la voix de son avocat, de sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité. La cour d’assises spéciale de Paris l’avait déclaré coupable le 21 mars d’avoir été un geôlier de l’EI en Syrie ; notamment celui de quatre journalistes français. «Je viens de faire appel pour Mehdi Nemmouche contre sa condamnation du 21 mars», a déclaré ce lundi Me Francis Vuillemin. Selon l’avocat, «l’appel s’imposait, car ce combat judiciaire et [sa] plaidoirie n’étaient pas des exercices de style pour l’art, mais visaient l’acquittement».
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Dans son verdict, la cour d’assises spécialement composée a condamné les cinq accusés – dont deux sont présumés morts – à des peines allant de 20 ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité. La peine de Nemmouche avait, elle, été assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Le parquet antiterroriste avait préalablement requis la peine maximale contre lui, afin de «protéger définitivement la société» de ce «véritable sociopathe dénué de toute empathie».
Le jihadiste a été identifié comme leur ancien geôlier par Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres après l’attaque du musée juif de Bruxelles en 2014, pour laquelle Mehdi Nemmouche a déjà été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre assassinats terroristes. Tout au long de son procès à Paris, Nemmouche, 39 ans, avait juré n’avoir rejoint l’EI que pour y combattre l’ex-dictateur syrien Bachar al-Assad. Il avait assuré n’avoir jamais rencontré les quatre journalistes français qui ont eux formellement reconnu ce geôlier «pervers», «sadique», «qui parlait trop, qui parlait tout le temps».
A l’audience, les ex-otages avaient raconté leur supplice de dix mois dans les geôles de l’EI, mais souligné avoir vite compris que leur vie avaient plus de valeur, aux yeux de leurs geôliers, que celle des milliers de Syriens torturés à mort «jour et nuit» dans les cellules voisines. La cour d’assises spéciale de Paris avait étendu le périmètre des victimes reconnues à l’ensemble des 25 journalistes et humanitaires occidentaux kidnappés en Syrie, dont certains ont été assassinés dans des vidéos de propagande.
Mise à jour : lundi 31 mars à 11h20, ajout de contexte