Pour la quatrième fois en trois ans, des maraudeurs solidaires à l’œuvre sur la frontière haut-alpine entre la France et l’Italie ont comparu devant le tribunal correctionnel de Gap, accusés d’«aide à l’entrée sur le territoire national d’étrangers en situation irrégulière». Ce jeudi, deux hommes de 28 et 31 ans, A. et T., l’un éducateur et l’autre tisserand, participants réguliers des maraudes organisées par l’association locale Tous Migrants en partenariat avec Médecins du monde, ont dû répondre de leur intervention d’assistance auprès d’un couple afghan, dont une femme enceinte de huit mois, le 19 novembre dans l’après-midi au col de Montgenèvre, au-dessus de Briançon.
Deux gendarmes mobiles fraîchement arrivés de Pontivy, dans le Morbihan, ont ce jour-là assuré qu’ils avaient vu, à distance, le couple afghan et les deux maraudeurs passer ensemble la frontière. Leur interpellation avait suivi peu après à quelques centaines de mètres de la frontière. Entendu par le tribunal, l’un des deux gendarmes a été affirmatif… mais très laconique : «Positionné