Julien Ravier l’a raconté devant les juges : il a «halluciné» en lisant, ce 11 juin 2020, les révélations des médias à quelques jours du second tour des élections municipales à Marseille, mettant au jour un système de procurations plus que simplifiées au profit de son camp. Devant le tribunal correctionnel de Marseille, il a même qualifié d’«abject» la récolte, au sein d’un Ehpad du VIe secteur, celui dont il était maire sortant et où il se présentait à nouveau comme tête de liste, de 51 procurations auprès de pensionnaires vulnérables, certains souffrant même de la maladie d’Alzheimer. «Certes je suis le bénéficiaire» du système, a convenu l’ex-élu de 46 ans. «Mais en aucun cas, je ne suis le donneur d’ordre.» Ce jeudi 26 septembre, après trois jours de débats, ses dénégations ne semblent pas avoir convaincu le procureur de la République : ce dernier a requis à son encontre dix ans d’inéligibilité, soit le maximum prévu en la matière, en plus de trois ans de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende.
L’ancien maire et député l’a pourtant assuré à chacun de ses nombreux passages à la barre depuis lundi : il n’a rien su, rien vu, et surtout rien demandé. Certes,