Lorsqu’elle est tombée sur la une de la Provence à la caisse de la pâtisserie, Rita (1) s’est pris un choc. «Viols de Mazan, le procès de l’horreur», titrait lundi 26 août le journal, réveillant une histoire que la septuagénaire et la ville avaient préféré oublier. En 2021, lorsqu’un Mazanais avait été arrêté au Leclerc de Carpentras, à quelques kilomètres de là, on en avait un peu parlé au café du matin. Les révélations sordides qui s’en sont suivies – après la découverte de milliers de photos et vidéos sur l’ordinateur de Dominique P., documentant les viols qu’il avait fait subir à son épouse sous l’emprise de médicaments pendant une décennie et impliquant des dizaines d’hommes recrutés sur Internet –, avaient alimenté les conversations, mêlant sidération et dégoût. Mais la sortie de crise sanitaire avait dilué le sujet, comme si le village n’était pas concerné. «Si ça avait été des Mazanais historiques, ça n’aurait pas été pareil», pense Rita, qui n’est elle-même pas du sérail, comme le couple, installé dans la commune depuis 2013. Dominique P. et 50 autres accusés, sont jugés devant la cour criminelle départementale du Vaucluse à partir de ce lundi 2 septembre et jusqu’à mi-décembre.
Ce mercredi de la fin du mois d’août, il reste quelques touristes aux terrasses des deux cafés de la commune de 6 000 habitants, l’un des bourgs qui grandissent à l’ombre de Carpentras, la capitale du Comtat Venaissin. Mazan, ce n’est pas vraiment la Provence des m