Avertissement
«Libération» couvre jusqu'à la fin de l'année 2024 le procès des viols de Mazan. Ces articles relatent la description de violences sexuelles et peuvent choquer.
Il aurait souscrit un «contrat pervers». Mathieu Lacambre, expert psychiatre, définit ainsi la proposition de Dominique Pelicot que Charly A., comme au moins 49 autres hommes, a acceptée. Peu importe s’ils en connaissaient ou non les termes exacts (la sédation de la victime) au moment de la première prise de contact, ce spécialiste des violences sexuelles s’est attelé à cadrer ce qui a pu amener ce jeune homme de 22 ans au moment des faits à s’engouffrer dans une spirale criminelle qu’il s’efforce de nier. Refusant la qualification de viol, Charly A. s’est rendu six fois au domicile du couple Pelicot, entre janvier 2016 et juin 2020. Depuis l’adolescence, cet intérimaire, comparaissant détenu, consomme de la pornographie à haute dose. Il aurait pu suivre un «script normatif véhiculé par le porno sur internet», note le psychiatre. «Il m’a dit que sa femme sera allongée, endormie, qu’elle fera semblant de dormir, voilà. Il ne m’en a pas dit plus», a affirmé Charly A. «Quand on lui propose la princesse endormie, la Milf [«Mother I’d like to fuck», ndlr] qui était l’objet de ses fantasmes préfabriqués par la pornographie, à trente minutes de route, il y va», met en regard Mathieu Lacambre. En d’autres termes, un viol d’opportunité. «Dominique Pelicot propose l’objet qui était déjà sur l’écran», poursuit-il.
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Les yeux hagards, Charly A. déclare ne pas s’être rendu compte que Gisèle Pelicot était inconsciente et que c’est seulement «à la