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Procès

Interrogatoire de Dominique Pelicot : «Je suis un violeur»

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Absent depuis près d’une semaine en raison de son état de santé, le principal accusé au procès des viols de Mazan a témoigné mardi devant la cour criminelle du Vaucluse. Après avoir reconnu les faits «dans leur totalité», il a tenté d’expliquer comment il est «[devenu] pervers» et a longuement retracé son enfance chaotique.
Lors de la manifestation de soutien à Gisèle Pelicot, et à toutes les victimes de viols, à Paris, le 14 septembre 2024. (Aline Deschamps/Libération)
par Stéphanie Harounyan, envoyée spéciale à Avignon
publié le 17 septembre 2024 à 9h22
(mis à jour le 17 septembre 2024 à 21h06)

Dominique Pelicot n’avait pas encore parlé. Tout juste une phrase à l’ouverture de son procès, il y a quinze jours devant la cour criminelle du Vaucluse à Avignon, pour décliner son identité. Puis un mot encore le lendemain, après la lecture de l’acte d’accusation par le président Roger Arata, pour reconnaître d’un simple «oui» les faits qui lui étaient reprochés. Après une semaine chaotique où sa santé et sa présence en pointillé ont perturbé le calendrier des débats, jusqu’à mettre en jeu la poursuite du procès, c’est son témoignage que le président de la cour a voulu sécuriser dès la reprise de l’audience, ce mardi matin. Une prise de parole devenue nécessaire : pour les avocats des 50 coaccusés comparaissant avec lui pour viol et agressions sexuelles, qui insistaient pour entendre, avant leur client, celui qui leur offrait sa femme précédemment sédatée par ses soins. Et pour les parties civiles surtout, à commencer par Gisèle Pelicot, son ex-épouse et principale victime, en quête de vérité depuis que sa vie et celles de leurs trois enfants se sont transformées en