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A la barre

Procès des viols de Mazan : «La victime se dit qu’elle n’a pas à avoir honte, que la honte doit changer de camp»

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A la cour criminelle départementale du Vaucluse s’est ouvert ce lundi 2 septembre le procès de 51 hommes accusés d’avoir violé Gisèle P., dont son mari qui avait organisé les crimes. Au premier jour, la victime a obtenu la publicité des débats, pour «sensibiliser le plus largement possible».
Gisèle P. ce lundi 2 septembre, au palais de justice d'Avignon. (Arnold Jerocki/Libération)
par Stéphanie Harounyan, Envoyée spéciale à Avignon
publié le 2 septembre 2024 à 18h06

Gisèle P. a gardé son visage fermé lorsque son ex-mari, dont elle est officiellement divorcée depuis ce lundi 2 septembre, est entré dans le box des accusés, appuyé sur une béquille, le dos voûté. Tout juste a-t-elle laissé échapper un discret soupir dans le silence tendu, le regard masqué par des lunettes aux verres fumées. A ses côtés sur les bancs des parties civiles, sa fille et ses deux fils. La famille est arrivée ensemble dans la salle du palais de justice d’Avignon, au premier jour du procès de Dominique P. Aucun ne l’avait revu depuis son placement en garde à vue, il y a quatre ans. Tee-shirt noir et cheveux blancs, Dominique P., lui, a largement évité les regards de son ex-épouse et de ses enfants, ne laissant rien paraître, très calme. «Moi qui le connais, j’ai senti une vraie émotion, commentera lors d’une pause son avocate, Béatrice Zavarro. Durant ce procès, il va être dans la réalité des faits, sans chercher à se disculper.» Durant plusieurs années, derrière une apparence de retraité sans histoire, il a violé sa femme en lui administrant préalablement des médicaments pour l’endormir, et recruté des hommes sur Internet pour faire de même.

Ce lundi matin, 50 autres accusés comparaissent devant la cour criminelle départementale du Vaucluse, la plupart pour «viols aggravés». 1