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Justice

Procès des viols de Mazan : l’effrayante banalité des 50 accusés

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Militaire, ouvriers, chauffeurs routiers, journaliste… Le procès à la cour criminelle du Vaucluse détruit le mythe du monstre ou du violeur «fou» et désinséré. Et ravive le débat sur l’introduction du consentement dans le code pénal.
A la cour criminelle du Vaucluse, le 3 octobre. (Patrick Gherdoussi/Libération)
publié le 3 octobre 2024 à 20h29

Avertissement

«Libération» couvre jusqu'à la fin de l'année 2024 le procès des viols de Mazan. Ces articles relatent la description de violences sexuelles et peuvent choquer.

La foule a beau enfler à mesure que le temps passe, les regards, eux, restent braqués dans la même direction. Pourtant, les accusés du procès des viols de Mazan redoublent de stratégies pour les éviter. Chaque matin, ils traversent à grandes enjambées le hall grisâtre du palais de justice d’Avignon. Les têtes sont baissées, les visages calfeutrés. Rien n’y fait : les nombreux badauds venus assister aux débats continuent de les scruter. «Tu ne t’imaginerais pas qu’ils ont fait ça en les croisant dans la rue», dit une jeune femme. Un jour, entre 2011 et 2020, un homme nommé Dominique Pelicot a proposé à tous ces hommes une relation sexuelle avec sa femme, dans la pénombre de leur pavillon de Mazan, leur précisant qu’elle serait endormie par ses soins. Des années plus tard, les voilà sommés de s’expliquer dans la lumière, devant la cour criminelle départementale du Vaucluse, où la plupart son