Menu
Libération
Justice

Procès des viols de Mazan : les accusés retranchés derrière l’absence d’intention

Article réservé aux abonnés
La quasi-totalité des hommes interrogés lors du procès nient avoir voulu violer Gisèle Pelicot, croyant participer à un jeu libertin. Une défense contredite par de nombreux éléments matériels.
L'un des 51 hommes inculpés passe un contrôle de sécurité au palais de justice d'Avignon, le 16 septembre 2024. (Christophe Simon/AFP)
publié le 23 octobre 2024 à 20h53

Avertissement

«Libération» couvre jusqu'à la fin de l'année 2024 le procès des viols de Mazan. Ces articles relatent la description de violences sexuelles et peuvent choquer.

«Je reconnais le viol, mais pas l’intention.» Au procès des viols de Mazan, nombreux sont les accusés à brandir cette défense, avec plus ou moins d’arguments pour l’étayer. Alors que le deuxième mois d’audience va bientôt s’achever et qu’une trentaine d’hommes ont d’ores et déjà été interrogés, un seul a reconnu sans le moindre détour être venu à Mazan pour violer Gisèle Pelicot, placée dans un état léthargique après avoir été victime de soumission chimique par son ex-mari Dominique Pelicot. Jérôme V., 46 ans, a poussé six fois la porte du pavillon, entre mars et juin 2020. Tous les autres ont tenté d’expliquer avoir cru que Dominique Pelicot leur proposait de participer à un jeu libertin, réalisant parfois sur le moment, d’autres fois bien après, qu’il n’en était rien.

Ils le répètent : certes, ils ont pénétré une femme inerte, incapable d’exprimer son consentement. Plusieurs affirment même avoir su qu’elle était sous l’emprise de médicaments. Mais puisqu’ils n’avaient «pas l’intention de violer», peut-on dire qu’ils l’ont fait ? Pour comprendre les ressorts de cette stratégie de défense,