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Justice

Gisèle Pelicot au procès des viols de Mazan : «Ces individus savaient très bien ce qu’ils faisaient»

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Victime pendant dix ans de son époux et des dizaines d’hommes recrutés par ce dernier, la femme de 71 ans a pris la parole publiquement pour la première fois, jeudi 5 septembre, en témoignant devant la cour criminelle du Vaucluse.
Gisèle Pelicot avec sa fille au tribunal d'Avignon, pour le premier jour du procès, lundi 2 septembre. (Arnold Jerocki/Libération)
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 5 septembre 2024 à 11h19
(mis à jour le 5 septembre 2024 à 19h50)

Gisèle Pelicot veut que l’on écrive ce nom en entier, et plus seulement «P.». Car pour ses enfants et petits-enfants, il est devenu «celui du courage incarné», ont expliqué ses avocats à la presse jeudi matin, à l’issue de son témoignage devant la cour criminelle du Vaucluse. C’est la première fois que la septuagénaire s’exprimait publiquement depuis l’arrestation, il y a quatre ans, de son ex-mari Dominique Pelicot, principal accusé parmi la cinquantaine d’hommes qui comparaissent depuis lundi pour viols et agressions sexuelles. Journalistes, militantes féministes, soutiens anonymes ou simples curieux faisaient d’ailleurs la queue dans le hall du palais de justice d’Avignon pour entendre la principale victime, depuis la salle de retransmission ouverte en plus de la salle principale. A ceux qui s’étonnaient de son refus du huis clos, Gisèle Pelicot a apporté une démonstration sans appel. La voix calme et claire, s’interrompant simplement pour quelques gorgées d’eau, elle s’est exprimée à la barre durant plus d’une heure trente. Sans un regard pour son ex-mari, aussi prostré dans son box qu’elle se tient droite, elle a raconté sa vie de chaos depuis que l’impossible lui est tombé dessus, ce 2 novembre 2020.

Ce jour-là, elle est convoquée au commissariat de Carpentras avec «monsieur Pelicot», comme elle l