Gisèle Pelicot veut que l’on écrive ce nom en entier, et plus seulement «P.». Car pour ses enfants et petits-enfants, il est devenu «celui du courage incarné», ont expliqué ses avocats à la presse jeudi matin, à l’issue de son témoignage devant la cour criminelle du Vaucluse. C’est la première fois que la septuagénaire s’exprimait publiquement depuis l’arrestation, il y a quatre ans, de son ex-mari Dominique Pelicot, principal accusé parmi la cinquantaine d’hommes qui comparaissent depuis lundi pour viols et agressions sexuelles. Journalistes, militantes féministes, soutiens anonymes ou simples curieux faisaient d’ailleurs la queue dans le hall du palais de justice d’Avignon pour entendre la principale victime, depuis la salle de retransmission ouverte en plus de la salle principale. A ceux qui s’étonnaient de son refus du huis clos, Gisèle Pelicot a apporté une démonstration sans appel. La voix calme et claire, s’interrompant simplement pour quelques gorgées d’eau, elle s’est exprimée à la barre durant plus d’une heure trente. Sans un regard pour son ex-mari, aussi prostré dans son box qu’elle se tient droite, elle a raconté sa vie de chaos depuis que l’impossible lui est tombé dessus, ce 2 novembre 2020.
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Ce jour-là, elle est convoquée au commissariat de Carpentras avec «monsieur Pelicot», comme elle l