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A la barre

Procès des viols de Mazan : l’insoutenable récit de deux coaccusés, entre «viol pas volontaire» et «vie qui reprend son cours»

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Deux accusés ont été interrogés sur leur personnalité, puis sur les faits, jeudi 19 septembre devant la cour criminelle du Vaucluse. Le premier a nié avoir eu l’intention de violer Gisèle Pelicot ; le deuxième a soutenu qu’il ne l’avait pas pénétrée.
A la sortie de la salle d'audience de la cour criminelle du Vaucluse, où se déroule le procès des viols de Mazan, le 17 septembre 2024. (Corinne Rozotte/Divergence)
publié le 19 septembre 2024 à 22h12

Avertissement : cet article relate la description de scènes de violences sexuelles et peut choquer.

Peut-être faudrait-il finalement rappeler ce que violer une femme veut dire. «Dans l’imaginaire collectif, un viol se passe dans un garage, de nuit, avec une arme sur la tempe de la victime», avaient très justement souligné quelques jours après l’ouverture du procès des viols de Mazan les avocats de Gisèle Pelicot. Ce jeudi 19 septembre, deux hommes, recrutés sur Internet par son ex-mari, Dominique Pelicot, pour la violer alors qu’elle était dans un état léthargique, sous l’emprise des médicaments qu’il lui administrait à son insu, ont pour la première fois été entendus devant la cour criminelle départementale du Vaucluse. Tout en ne niant pas les faits pour lesquels ils sont renvoyés – en l’espèce viol aggravé – et en exprimant à plusieurs reprises leurs regrets, ils tenteront chacun à leur manière de minimiser leurs gestes.

Lionel R., 44 ans voit les choses ainsi : «Je n’ai jamais eu l’intention [de la violer], mais n’ayant pas eu le consentement de Mme Pelicot, je ne peux que constater que je l’ai fait.» Jacques C., 72 ans, qui reconnaît «des attouchements sexuels» aura de son côté passé une large partie de son interrogatoire à ergoter sur ce