En France et à l’étranger, dans les médias traditionnels comme sur les réseaux sociaux, le procès des viols de Mazan - une femme victime de viols par des inconnus recrutés sur internet par son mari et violée aussi par son mari lui-même - suscite une émotion considérable. A tel point que l’ex-star de téléréalité Nabilla Benattia avait ouvert une cagnotte en ligne, destinée à «participer aux frais de justice [de la victime] et à l’aider à traverser cette terrible épreuve». Lancée jeudi soir, la cagnotte approchait déjà les 40 000 euros ce vendredi 6 septembre au matin.
Mais cet argent, la plaignante, Gisèle Pelicot, a fait savoir qu’elle n’en voulait pas. Par le biais de ses avocats, la femme de 71 ans a réclamé dans la matinée la clôture des cagnottes ouvertes en son nom et «la plus grande modération sur les réseaux sociaux». «Madame Gisèle Pelicot et sa famille remercient toutes les personnes qui ont envoyé massivement du monde entier des témoignages de soutien depuis le début du procès», ont déclaré leurs avocats Stéphane Babonneau et Antoine Camus, dans un communiqué.
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«Néanmoins, notre cliente souhaite impérativement préserver la dignité et la sérénité des débats qui se tiennent actuellement. […] Elle en appelle donc aujourd’hui à la plus grande modération sur les réseaux sociaux, ne souhaite aucunement l’ouverture de cagnottes de soutien en ligne et demande la fermeture de celles déjà ouvertes», écrivent-ils.
Une demande qui a été entendue. Gisèle Pelicot «ne souhaite pas accepter la cagnotte pour le moment et ne veut pas perturber le procès en cours. Nous respectons sa décision et fermons cette dernière instantanément. Chaque donateur sera remboursé dans son intégralité et sans frais. Nous lui souhaitons beaucoup de courage dans cette épreuve et lui apportons tout notre amour», a réagi Nabilla Benattia sur le réseau social X, ce vendredi en fin de matinée.
Procès en public
Depuis son ouverture lundi devant la cour criminelle d’Avignon, ce procès hors norme, avec 51 accusés - le mari et 50 autres hommes âgés de 26 à 74 ans - poursuivis pour avoir violé Gisèle Pelicot, de juillet 2011 à octobre 2020, après que celle-ci avait été droguée aux anxiolytiques par son mari, suscite aussi l’intérêt de la presse internationale.
L’intérêt du public est d’autant plus grand que la victime a souhaité elle-même lundi que le procès ne se tienne pas à huis clos, afin d’attirer l’attention sur le phénomène de la soumission chimique et que «la honte change de camp».
Mise à jour : à 11h42, avec l’ajout de la décision de fermer la cagnotte annoncée par Nabila.