Ils s’appellent Jean-Pierre, Cédric, Romain, Redouane ou Thierry. Ils sont âgés de 27 à 74 ans et issus de tous milieux sociaux. Depuis début septembre, 51 hommes sont jugés par la cour criminelle départementale du Vaucluse à Avignon pour «viols aggravés» – ou agression sexuelle pour l’un d’entre eux – sur Gisèle Pelicot, dans le cadre du procès dit des viols de Mazan. A la tête de ce système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, son ancien mari, Dominique Pelicot. Pendant près d’une décennie, le principal accusé, aujourd’hui âgé de 72 ans, a recruté ces inconnus en ligne pour faire violer son épouse qu’il avait préalablement droguée.
Malgré les vidéos accablantes tournées par Dominique Pelicot, pratiquement tous les coaccusés ont nié, au cours du procès, avoir voulu commettre un viol, affirmant qu’ils ignoraient que Gisèle Pelicot était sous l’emprise de médicaments. Ils sont nombreux à affirmer avoir cru participer à un scénario libertin consenti, et s’être fait berner par Dominique Pelicot. Des dénégations balayées par ce dernier, qui n’a eu ce cesse de répéter, depuis son interpellation en 2020, que tous les participants étaient parfaitement informés que Gisèle Pelicot avait été droguée au préalable. L’accusation a requis vingt ans de réclusion criminelle à son encontre, la peine maximale. Des peines de dix à dix-huit ans de prison ont été requises contre les autres accusés - et quatre ans de prison contre un dernier, poursuivi pour agression sexuelle. Alors que prennent fin ce vendredi les plaidoiries de la défense, Libération, qui suit le procès depuis trois mois, dresse les profils de ces hommes, avant le verdict prévu entre le 19 et le 20 décembre.
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