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A la barre

Procès des viols de Mazan : «Tu as toujours dit que notre mère était une sainte. Toi, t’es le diable en personne»

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Les fils du couple Pelicot, David et Florian, ont pris la parole pour la première fois, ce lundi 18 novembre, devant la cour criminelle départementale du Vaucluse. La fratrie a demandé à Dominique Pelicot de dire «la vérité» sur les violences qu’il aurait pu infliger à leur sœur, Caroline Darian, qui a également pris la parole, ainsi qu’à leurs enfants.
Le fils aîné de Gisèle Pelicot, David, quitte la cour départementale du Vaucluse, à Avignon, le 18 novembre 2024. (Christophe Simon/AFP)
publié le 18 novembre 2024 à 21h34

Il fallait faire «disparaître cet homme», se débarrasser des débris d’une vie catapultée. Au lendemain de ce 2 novembre 2020, lorsque les trois enfants du couple Pelicot, David, Caroline et Florian, découvrent que leur père a sédaté leur mère, Gisèle, durant neuf ans pour la violer et la faire violer par des inconnus, il s’agissait de faire le vide pour matérialiser ce «deuil» d’une violence inouïe, celui d’un père, d’une vie. En deux jours, ils «allègent» ce que David Pelicot, l’aîné de 50 ans de la fratrie, désigne comme «la maison de l’horreur», cette location de Mazan où la famille se réunissait régulièrement en vacances. «Nous n’avons plus aucune photo, album de famille, nous avons fait disparaître ses vêtements et ses tableaux», déroule-t-il à la cour départementale du Vaucluse.

Le dos droit, la démarche assurée, le quinquagénaire s’est avancé en jetant un regard franc à celui qui a perdu à jamais son statut de père. «J’ai le sentiment aujourd’hui que toute mon enfance a disparu, elle a été comme effacée.» Mais les souvenirs, eux, ne se jettent pas, ne se brûlent pas. Au contraire, ils hantent. «Ses anniversaires surprises» dont ses parents avaient le secret, cette «complicité» avec son père, l