Ils se sont rencontrés à peine adultes. Ibrahim El Bakraoui et Ali El Haddad Asufi se lient d’amitié sur les bancs d’un institut technique d’Ixelles, en Belgique. Ensemble, ils tuent le temps à «discuter», à «rigoler», passent des soirées à «jouer à la Playstation», parfois à «fumer». En 2008, ils partent en vacances ensemble en Egypte, en trio soudé, formé avec un autre camarade de leur école. Souvent, Ali El Haddad Asufi rend «service» à Ibrahim El Bakraoui : il l’accompagne à l’aéroport, se débrouille pour lui trouver un appartement, le voit régulièrement. «Oui, j’ai fait tout ça parce qu’il était mon ami», répète-t-il plein de hardiesse, ce jeudi devant la cour d’assises spécialement composée.
Jusqu’à quel point pouvait-il ignorer les desseins de ce camarade auquel il était si fidèle ? Ibrahim El Bakraoui, mort le 22 mars 2016 en se faisant exploser à l’aéroport de Zaventem, en Belgique, est considéré comme l’un des logisticiens des attentats du 13 Novembre. Son «ami», désormais poursuivi pour «association de malfaiteurs terroriste», est soupçonné d’avoir aidé ce projet d’attaque à Paris en trouvant une planque pendant l’automne 2015 et en cherchant à se procur