Le courrier est arrivé sur leur bureau quelques semaines après les attentats du 13 novembre 2015. Marie Dosé, et Judith Lévy, avocates au barreau de Paris et associées, sont désignées pour représenter un des hommes arrêté après les attaques. La première part à sa rencontre, la seconde refuse catégoriquement. «Je ne veux pas intervenir dans ce dossier, ni en défense, ni en partie civile. Je ne veux rien lire, je ne veux rien savoir. Pas une ligne, pas une côte», confesse ce lundi Judith Lévy devant la cour d’assises spécialement composée de Paris. Sept années ont passé. A la barre, au moment de conclure sa plaidoirie pour Ali Oulkadi, elle revient sur leur rencontre, raconte comment elle a changé d’avis et accepté de le défendre avec Marie Dosé. Dans un box d’entretien du palais de justice, sorte de placard, il est arrivé, «tétanisé», «au bout d’une laisse» tenue par «quatre hommes cagoulés». «Au bout de trois secondes d’entretien, je sais que je ne le lâcherai jamais. Et aujourd’hui, me voici à conclure ici, expose-t-elle en agitant ses boucles brunes. C’est la beauté de ce métier. C’est l’honneur de cette robe. Les défendre tous.»
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