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Justice

Procès du 13 Novembre: coup d’envoi pour les plaidoiries de la défense

Procès des attentats du 13 Novembre 2015dossier
Au procès des attentats du 13 novembre 2015, les avocats des quatorze accusés présents devant la cour d’assises spécialement composée de Paris commencent à plaider lundi et pour deux semaines.
A Paris, le 8 juin. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
publié le 13 juin 2022 à 10h52

Après l’accusation, parole à la défense au procès des attentats du 13 Novembre. Les avocats des quatorze accusés qui comparaissent depuis septembre devant la cour d’assises spécialement composée de Paris – six autres sont jugés en leur absence – commencent à plaider ce lundi. Pour eux, c’est le moment de répondre aux arguments des magistrats du parquet national antiterroriste (Pnat). Et l’ultime chance de convaincre la cour.

Réquisitoire à trois voix

Les avocats de deux des trois accusés qui comparaissent libres, sous contrôle judiciaire, ouvrent le bal ce lundi : maîtres Marie Dosé et Judith Lévy pour Ali Oulkadi et maîtres Delphine Boesel et Delphine Paci pour Hamza Attou. Ils sont tous les deux jugés pour avoir assisté Salah Abdeslam dans sa cavale, seul membre encore en vie des commandos meurtriers. Les avocats de ce dernier, maîtres Olivia Ronen et Martin Vettes, seront les derniers à plaider, vendredi 24 juin.

L’audience s’est achevée vendredi après-midi avec les peines réclamées à l’encontre des vingt hommes jugés pour leur participation aux attentats, qui ont fait 131 morts à Paris et à Saint-Denis. Au terme de trois jours d’un réquisitoire à trois voix, le parquet national antiterroriste a requis contre Salah Abdeslam la sanction la plus lourde prévue par le code pénal : la réclusion criminelle à perpétuité incompressible. Cette peine rarissime – prononcée à quatre reprises seulement – rend infime la possibilité d’un aménagement de peine. Des peines allant de cinq ans d’emprisonnement à seize ans de réclusion ont par ailleurs été demandées contre plusieurs accusés impliqués à des degrés divers dans l’assistance apportée à la cellule.

«Si vous saviez comme je m’en veux»

Le Pnat a requis la peine la plus basse – cinq ans – à l’encontre d’Ali Oulkadi, jugé pour avoir aidé Salah Abdeslam au début de sa cavale et ne pas l’avoir dénoncé. «Si vous saviez comme je m’en veux», avait-il dit d’une voix tremblante aux victimes lors de son dernier interrogatoire. Avant cela, il avait interpellé Salah Abdeslam, l’accusant d’avoir «gâché» sa vie. Le Français de 37 ans ne devrait pas retourner en détention si la réquisition du parquet est suivie par la cour.

Plus tard dans la journée, la parole sera donnée aux avocats de Hamza Attou, jugé pour avoir pris la route depuis Bruxelles avec son coaccusé Mohammed Amri (sa défense plaidera mardi) la nuit du 13 au 14 novembre, pour aller chercher Salah Abdeslam à Paris. Les accusés auront la parole en dernier le lundi 27 juin, avant que la cour ne se retire pour délibérer. Le verdict est attendu le 29 juin.