Carole Damiani, 61 ans, est docteure en psychologie et présidente de l’association Paris Aide aux victimes. Depuis trente ans, elle accompagne des parties civiles touchées par le terrorisme. Elle suit des victimes des attentats du 13 Novembre depuis six ans. Pendant ce procès, elle coordonne une cellule psychologique à quelques pas de la salle d’audience. Pour Libération, elle raconte ses neuf mois d’audience.
«Un moment particulièrement dur du procès s’annonce cette semaine : le début des auditions des parties civiles. Déjà ces deux dernières semaines, elles ont passé une étape délicate, confrontées au récit des témoins intervenus sur les lieux des attentats. Les photographies et les sons ont été moins impactants que ce l’on craignait. Le président de la cour a pris beaucoup de précautions pour que les documents ne soient pas les plus violents ni les plus crus. Très peu de parties civiles sont finalement sorties de la salle. Le discours qui accompagnait ces images, les explications données, les descriptions détaillées, ont aidé les survivants et les endeuillés, davantage que les images ou les sons.
Premier épisode
«L’important pour eux consiste à comprendre qui les a pris pour cible et comment. Le “qui” est globalement su. Le “comment” a beaucoup été abordé durant de longues jou