Un bloc d’angoisse enveloppé dans une chemise pourpre. Dans le dossier des attentats du 13 novembre, l’accusé Farid Kharkhach «détient le record du nombre de versions différentes» données aux enquêteurs, s’étonne Nicolas Braconnay, avocat général du parquet national antiterroriste. Tête baissée, l’imposant Belgo-Marocain de 39 ans se justifie, évoque «le Xanax et les antidépresseurs», à l’origine de «problèmes de mémoire». Désigné par l’enquête comme «l’intermédiaire entre le groupe terroriste et le réseau de fabrication des faux documents», il était interrogé sur les faits pour la première fois ce vendredi devant la cour d’assises spécialement composée. Derrière les fluctuations de ses réponses transparaît une constance : sa profonde et indéniable anxiété. «Farid essaie toujours de trouver une échappatoire pour ne pas affronter la réalité tellement il en a peur», soutient avec un naturel parfois déconcertant son épouse, Meryem, entendue comme témoin en visioconférence depuis Bruxelles. «Il a vraiment peur de tous les problèmes de la vie !»
Attentats
Procès du 13 Novembre: Farid Kharkhach, fournisseur angoissé de faux papiers
Article réservé aux abonnés
Le «vieux» palais de justice, sur l'île de la Cité, où se tient le procès des attentats du 13 Novembre. ( Riccardo Milani /Hans Lucas via AFP)
par Juliette Delage
publié le 12 mars 2022 à 9h15
Dans la même rubrique