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A la barre

Procès du 13 Novembre: «La plupart des accusés savent mais ils se tairont jusqu’à la mort»

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Procès des attentats du 13 Novembre 2015dossier
Les avocats généraux, dont les réquisitoires ont lieu de mercredi à vendredi, ont mis en avant la tolérance des victimes face à la violence et au cynisme des accusés.
Au tribunal judiciaire de Paris pendant le procès des attentats du 13 Novembre, ce mercredi. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
publié le 8 juin 2022 à 20h31

«Que retiendra-t-on de cette audience ?» Camille Hennetier est la première des trois avocats généraux à se lever, ce mercredi, pour entamer un réquisitoire marathon prévu sur trois jours, au neuvième mois du procès des attentats du 13 Novembre, qui ont coûté la vie à 130 personnes. «Quelles images ? Quelles paroles resteront ? Votre verdict, bien sûr. Le nom des disparus égrenés en septembre dernier. Les récits des victimes, enfin, incontestablement. La cruauté des terroristes qui tirent au coup par coup et achèvent certaines personnes avec délectation.» On retiendra aussi un procès en «miroir inversé», donnant à voir des «victimes ouvertes et tolérantes face à l’obscurantisme et au fanatisme, le courage des soldats de la République face à la lâcheté de ceux qui ont assassiné. L’éloge de la vie contre l’éloge de la mort. De l’humanité face à la barbarie». Le ton est solennel. Les mots sonnent comme un épilogue de ces longs mois d’audience.

Le procès a commencé comme un «saut dans l’inconnu» pour «rationaliser l’irrationnel», «dresser un rempart contre la colère» et surtout «donner une réponse judiciaire» à l’horreur qui a touché la France le 13 novembre 2015. Il a permis de «construire un récit collectif» grâce aux témoigna