C’est une séquence cruciale du procès des attentats du 13 Novembre. Pourtant, de jour en jour, elle s’enlise dans l’étrange ballet des numéros de matricules qui apparaissent tour à tour sur le grand écran blanc de la cour d’assises spécialement composée. Depuis jeudi dernier et pour une semaine encore, dix policiers de la cellule antiterroriste de la police fédérale belge (DR3) sont entendus comme témoins pour étayer leurs investigations. Or, jusqu’ici, leur réticence à venir déposer physiquement à Paris, leur attitude désinvolte et leur propension à ne pas assumer leurs responsabilités entachent la bonne marche d’une audience se voulant exemplaire.
Exaspéré par le piètre spectacle offert par les agents masqués et retranchés dans les locaux du parquet fédéral à Bruxelles, Arthur Dénouveaux, président de l’association de victimes Life for Paris, tweetait en fin de semaine dernière : «Les policiers et le parquet belge se moquent actuellement de la justice française et des victimes au procès des attentats du #13novembre. Réponses évasives, volonté de se protéger plutôt que d’aider à connaître la vérité. Une honte.»
La tournure des événements est d’autant plus fâcheuse que la plupart des accusés présents, douze sur les quatorze,