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A la barre

Procès du 13 Novembre : l’ancien chef de la DGSE «contextualise» l’échec des services

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Procès des attentats du 13 Novembre 2015dossier
Entendu comme témoin à la barre, Bernard Bajolet a dépeint la détermination de l’Etat islamique à frapper l’Europe et le chaos géopolitique à l’œuvre en 2015 pour expliquer la façon dont les tueurs ont pu échapper à la surveillance.
Bernard Bajolet, ancien directeur de la DGSE, à la cour d'assises spécialement constituée, à Paris, le 16 novembre. (Marc Chaumeil/Libération)
par Willy Le Devin et photo Marc Chaumeil
publié le 17 novembre 2021 à 8h38

Les parties civiles en retiendront le récit d’une impuissance. «D’une brume très épaisse», comme le résume Gérard Chemla, l’avocat de nombreuses d’entre elles, au cœur de laquelle la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) n’a pu extirper les informations capitales qui auraient permis d’éviter les attaques du 13 novembre 2015. Ce mardi, son ancien directeur Bernard Bajolet, entendu comme témoin devant la cour d’assises spécialement composée de Paris, s’est donc efforcé de «donner le contexte global» qui, selon lui, a conduit à «cet échec».

Guerre d’espionnage au califat

«En 2015, entame l’ancien haut fonctionnaire, près de 50 000 jihadistes sont déployés sur le théâtre irako-syrien, dont 20 000 à 30 000 au sein du seul Etat islamique (EI). Parmi eux, il y a 12 000 étrangers dont, là encore, plusieurs milliers de francophones, Français, Belges, mais aussi des Tunisiens, des Libyens. Nous savons alors que certains visent particulièrement l’Europe. Mais cela fait tout de même beaucoup de monde à suivre, et nos moyens de l’époque nous ont obligés