Les parties civiles en retiendront le récit d’une impuissance. «D’une brume très épaisse», comme le résume Gérard Chemla, l’avocat de nombreuses d’entre elles, au cœur de laquelle la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) n’a pu extirper les informations capitales qui auraient permis d’éviter les attaques du 13 novembre 2015. Ce mardi, son ancien directeur Bernard Bajolet, entendu comme témoin devant la cour d’assises spécialement composée de Paris, s’est donc efforcé de «donner le contexte global» qui, selon lui, a conduit à «cet échec».
Guerre d’espionnage au califat
«En 2015, entame l’ancien haut fonctionnaire, près de 50 000 jihadistes sont déployés sur le théâtre irako-syrien, dont 20 000 à 30 000 au sein du seul Etat islamique (EI). Parmi eux, il y a 12 000 étrangers dont, là encore, plusieurs milliers de francophones, Français, Belges, mais aussi des Tunisiens, des Libyens. Nous savons alors que certains visent particulièrement l’Europe. Mais cela fait tout de même beaucoup de monde à suivre, et nos moyens de l’époque nous ont obligés