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13 Novembre

Procès du 13 Novembre: Salah Abdeslam, dix mois d’ellipses et d’énigmes

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Procès des attentats du 13 Novembre 2015dossier
Ce vendredi, plaideront les deux avocats du dernier membre en vie des commandos. Retour sur les dix mois d’audience d’un accusé très versatile, oscillant entre l’inhumanité du combattant de l’Etat islamique et la sincérité de l’ex-adolescent de Molenbeek.
Maîtres Olivia Ronen et Martin Vettes, avocats de Salah Abdeslam, à Paris le 25 novembre. (Marc Chaumeil/Libération)
publié le 24 juin 2022 à 6h45

«Je ne veux pas que l’on se souvienne de moi. Je veux être oublié à jamais. Je n’ai pas choisi d’être celui que je suis aujourd’hui.» C’est le cri d’un homme sous les projecteurs, d’un accusé au cœur du procès des attentats du 13 novembre 2015, dont les interrogatoires suscitent une nuée de micros et de caméras, dont les diatribes font courir les stylos sur les carnets des journalistes. Le cri paradoxal aussi, d’un individu qui n’a cessé de jouer de cette lumière, et qui n’est autre que le dernier membre en vie des commandos de l’Etat islamique, lesquels ont fait, cette nuit-là, 132 victimes à Saint-Denis et Paris. «Malgré ses paroles, malgré ses larmes, Salah Abdeslam est resté fidèle à son idéologie et incapable d’articuler un remords», a estimé le ministère public dans un réquisitoire mené à trois voix début juin. Avant de demander à son encontre la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté incompressible. Autrement dit, la perpétuité réelle contre cet «acteur clé» des attaques les plus meurtrières de la France d’après-guerre,