«Que retiendra-t-on de ce procès ?» A cette question de l’accusation, on pourrait ajouter la suivante : que retiendra-t-on des accusés dans le procès des attentats du 13 Novembre ? De ces quatorze hommes scrutés depuis dix mois dans ou hors du box ? Assurément, leurs derniers mots dans l’immense salle d’audience de Paris. Ce lundi matin, ils se sont exprimés une ultime fois, épilogue de dix mois de débats, ainsi que le veut la tradition judiciaire. L’occasion pour certains de s’excuser auprès des victimes, pour d’autres de rappeler leur position ou d’évoquer leur frustration. Ces paroles, qu’emporte la cour d’assises spécialement composée pour délibérer trois jours durant, marquent la fin des débats.
«J’en souffre depuis le premier jour»
La journée a débuté par une flopée d’excuses et de remerciements, ceux des trois accusés qui comparaissent libres. «J’ai confiance en la justice, depuis le premier jour de mon incarcération. […] Je voulais remercier mes avocats, ma psychologue, mon éducatrice, tous ceux qui m’ont tendu la main malgré le contexte», dit d’abord Hamza Attou. «Remercier aussi tous les professionnels de la salle d’audience pour leurs sourires, leurs bonjours, ce n’est pas grand-chose mais pour nous c’est beaucoup», abonde Ali Oulkadi avant de s’adresser aux victimes et leurs familles : «Je montrerai à mes enfants mon petit carnet où j’ai pris des notes, je leur parlerai de ce que j’ai vu, entendu, les témoignages des parties civiles qui m’ont bouleversé. Je n’oublierai jamais q