La Belle-Equipe n’est pas un endroit comme les autres. L’enquêteur de la brigade criminelle de Versailles qui témoigne ce lundi au neuvième jour du procès attentats du 13 Novembre tient à le rappeler. Ce bar n’a rien d’une «brasserie impersonnelle», de celles bordant les gares et les grandes artères parisiennes. Il est «un lieu de rencontres», de retrouvailles «entre habitués», où l’on vient «célébrer des anniversaires». La Belle-Equipe, sa façade bleue, sa terrasse ouverte sur le jeune et festif XIe arrondissement de Paris «respirait l’amitié», dira-t-il encore. Il suffit de se renseigner sur les victimes tombées le soir du 13 Novembre pour le comprendre : «La plupart se connaissaient.»
Observer le chaos
Parmi les 130 personnes tuées cette nuit-là, 21 l’ont été à la Belle-Equipe. L’enquêteur présente à la cour d’assises spécialement composée une photographie de la scène «telle que nous l’avons découverte». La façade bleue, toujours elle, et, au premier au plan, sur la terrasse, treize formes humaines allongées, recouvertes de dr