Depuis le début de l’audience, la silhouette d’Abderrahmane Ouatiki semble flotter dans un box des parties civiles trop grand. L’homme de 48 ans est assis tout seul dans un costume sombre avec une mine au diapason. Parfois, il disparaît quelques heures ou quelques jours sans qu’on ne le remarque. Abderrahmane Ouatiki a traversé la procédure sur la pointe des pieds. Et ce procès avec tout autant de discrétion, éclipsé par Kim Kardashian, victime du braquage rocambolesque durant lequel cinq vieux voyous – actuellement jugés aux côtés de cinq autres personnes – l’ont dépouillée de 9 millions d’euros de bijoux.
Le 2 octobre 2016, lorsque ce commando s’est introduit, vers 3 heures du matin, dans la résidence hôtelière de luxe où elle séjournait, Abderrahmane Ouatiki était installé à la réception. Il y travaillait depuis 2010 pour financer ses études – un master 1 en sciences du langage à Paris V, puis un master 2 en sémiologie à la Sorbonne suivi d’un doctorat sur la «sémiotique du discours extrémiste» – et envoyer de l’argent à sa femme et son fils restés en Algérie.
Parce qu’il détenait un poste clé, et qu’il a fait preuve d’un extrao