La peine est conforme aux réquisitions du parquet : Sandrine Pissarra, cette mère de famille jugée depuis lundi aux assises de l’Hérault pour actes de «torture» et de «barbarie» pour avoir affamé à mort Amandine, sa fille de 13 ans, en 2020, a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingt ans.
Après cinq jours de procès et deux heures et demie de délibéré, la cour d’assises de l’Hérault a de même condamné son ex-compagnon, Jean-Michel Cros, à vingt ans de réclusion criminelle pour avoir privé sa belle-fille de soins jusqu’à sa mort, le 6 août 2020. Dans son réquisitoire, le procureur général, Jean-Marie Beney, avait réclamé une peine de dix-huit années de réclusion à son encontre, le qualifiant de «lâche collaborateur du système» et l’estimant coupable d’avoir «privé de soins ou d’alimentation» sa belle-fille, qui ne pesait plus que 28 kg lors de son décès, le 6 août 2020.
Compte-rendu d'audience
Enfermée dans un débarras lors des dernières semaines de sa vie, Amandine était privée de soins et de nourriture. Le médecin légiste qui a examiné le corps de l’adolescente juste après son décès avait conclu à une «dénutrition mortelle imposée». Selon le professeur Eric Baccino, la jeune fille a été sous-alimentée «de façon très intensive». «Si elle avait été hospitalisée la veille de sa mort, on avait au moins une chance sur deux de la sauver», a-t-il témoigné lors du procès.
Après plusieurs jours de silence, l’accusée avait raconté pour la première fois jeudi à la barre son enfance difficile au Portugal, faite de punitions et de privations. Décrite comme «violente, manipulatrice et menteuse par ses ex-conjoints» selon les experts, Sandrine Pissarra a eu huit enfants de trois pères différents, dont un bébé mort à trois mois, en 1993. Certains ont témoigné contre elle. Interrogée sur les raisons de ces maltraitances imposées à ses enfants, Sandrine P. avait répondu : «Je n’ai pas la réponse. Je cherche encore.»
Mis à jour le 24 janvier à 17h06 avec le verdict.