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Justice

Procès du calvaire d’Amandine : sa mère condamnée à la réclusion à perpétuité avec période de sûreté de vingt ans

Sandrine Pissarra, jugée depuis lundi aux assises de l’Hérault pour actes de «torture» et de «barbarie» envers sa fille adolescente, morte affamée en 2020 a été condamnée à la réclusion à perpétuité avec période de sûreté de vingt ans.
La mère et le beau-père d'Amandine ont été reconnus coupables d'avoir affamé à mort l'adolescente. (Eric Beracassat/Hans Lucas. AFP)
publié le 24 janvier 2025 à 10h47
(mis à jour le 24 janvier 2025 à 17h21)

La peine est conforme aux réquisitions du parquet : Sandrine Pissarra, cette mère de famille jugée depuis lundi aux assises de l’Hérault pour actes de «torture» et de «barbarie» pour avoir affamé à mort Amandine, sa fille de 13 ans, en 2020, a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingt ans.

Après cinq jours de procès et deux heures et demie de délibéré, la cour d’assises de l’Hérault a de même condamné son ex-compagnon, Jean-Michel Cros, à vingt ans de réclusion criminelle pour avoir privé sa belle-fille de soins jusqu’à sa mort, le 6 août 2020. Dans son réquisitoire, le procureur général, Jean-Marie Beney, avait réclamé une peine de dix-huit années de réclusion à son encontre, le qualifiant de «lâche collaborateur du système» et l’estimant coupable d’avoir «privé de soins ou d’alimentation» sa belle-fille, qui ne pesait plus que 28 kg lors de son décès, le 6 août 2020.

Enfermée dans un débarras lors des dernières semaines de sa vie, Amandine était privée de soins et de nourriture. Le médecin légiste qui a examiné le corps de l’adolescente juste après son décès avait conclu à une «dénutrition mortelle imposée». Selon le professeur Eric Baccino, la jeune fille a été sous-alimentée «de façon très intensive». «Si elle avait été hospitalisée la veille de sa mort, on avait au moins une chance sur deux de la sauver», a-t-il témoigné lors du procès.

Après plusieurs jours de silence, l’accusée avait raconté pour la première fois jeudi à la barre son enfance difficile au Portugal, faite de punitions et de privations. Décrite comme «violente, manipulatrice et menteuse par ses ex-conjoints» selon les experts, Sandrine Pissarra a eu huit enfants de trois pères différents, dont un bébé mort à trois mois, en 1993. Certains ont témoigné contre elle. Interrogée sur les raisons de ces maltraitances imposées à ses enfants, Sandrine P. avait répondu : «Je n’ai pas la réponse. Je cherche encore.»

Mis à jour le 24 janvier à 17h06 avec le verdict.