Le ministère public avait appelé à «éradiquer cet homme de notre société», le plus longtemps possible. «Je ne veux pas que ces peines soient médiatiques, non. Je considère véritablement que l’horreur de ce crime nécessite cette peine», a insisté l’avocate générale, Cécile Kauffman, vendredi 28 mars au matin. Suivant les réquisitions du parquet, la Cour d’assises de Gironde a condamné Mounir Boutaa à la réclusion criminelle à perpétuité, pour l’assassinat de Chahinez Daoud, brûlée vive à Mérignac le 4 mai 2021. Une période de sûreté de 22 ans a également été prononcée par les jurés après cinq heures de délibéré, ainsi que le retrait de l’autorité parentale sur leur fils commun, Sami (1). A l’annonce du verdict, l’accusé, debout, mains derrière le dos, ne sourcille pas. Sur le premier banc des parties civiles, le fils aîné de Chahinez, Mehdi (1), visage doux et cheveux bouclés, le regarde fixement. L’amie et voisine de sa mère, Laure (1), le prend dans ses bras dès la levée de l’audience, à laquelle il assistait pour la première fois, avant d’enlacer sa grand-mère, Djoha Daoud, visiblement émue.
«C’est ni plus ni moins qu’une peine de mort sociale qu’on est en train de vous demander», avait dénoncé Anaïs Divot, l’un des deux conseils de ce maçon algérien dans sa plaidoirie, en rappelant que cette peine maximale représente «moins de 1 % des peines exécutées». La préméditation, mais aussi l’altération du discernement au moment des faits de Mounir Bouta