L’enquête sur le financement éventuel de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 par le régime du colonel Kadhafi était déjà presque terminée quand Claude Guéant a vendu cette belle montre Patek Philippe, un jour de 2020, à un marchand parisien, pour le prix de 6 500 euros. Plus de quatre ans après, cette tocante de luxe suisse s’est retrouvée, ce jeudi 6 mars, au cœur des débats au tribunal judiciaire de Paris, qui juge 13 prévenus, dont l’ancien président de la République, depuis début janvier et jusqu’au 10 avril. Ancien directeur de cabinet du ministre Sarkozy, puis secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant répond de soupçons de «corruption passive», de «trafic d’influence passif» et d’«association de malfaiteurs» et, affaibli, s’assoit une heure pile poil à chaque audience.
Après plusieurs semaines passées à étudier un possible pacte de corruption liant Sarkozy et le régime libyen, ainsi que des flux financiers, virements bancaires ou cash, qui auraient alimenté des proches de l’ex-président ou leur auraient été promis, l’audience en vient à deviser sur la montre qui a, fin 2006, changé de propriétaire : Claude Guéant l’a reçue en cadeau, à la fin d’un repas, de l’homme d’affaires