Solidifier un dossier pénal qui manque parfois de traçabilité bancaire ou financière, principalement sur le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, c’était le principal objet des parties civiles qui se sont succédé lundi 24 mars au tribunal de Paris, avant trois jours de réquisitoire du parquet puis de plaidoiries de la défense. «Ce procès chimiquement pur, clair comme de l’eau de roche, c’est la caverne d’Ali Bava», déclare Vincent Brengarth, avocat de l’ONG Sherpa, omniprésent au cours des deux mois de débats au fond.
A l’audience, le président de la section française de Transparency, Patrick Lefas, avait résumé l’enjeu du procès en cours. «En matière de corruption, la preuve parfaite et absolue n’existe pas. Mais les transactions examinées constituent un véritable manuel de la corruption et du blanchiment : omniprésence d’intermédiaires aux rôles et missions opaques, enchevêtrement de comptes bancaires ouverts dans des juridictions non-coopératives, flux financiers sans la moindre activité économique légale, prête-noms, sociétés écrans, achat de biens immobiliers et objets d’arts…»
Par la voix de Me Claire Josserand-Schmidt, l’association Anticor, également partie civile, se concentre plus sur la forme que sur le fond : «On nous dit qu’il n’y a pas de victimes de la corruption, comme un meurtre sans corps. Mais c’est le corps social dans son ensemble qui est victime.» Réunies pour la première fois dans une affaire pénale, l