À entendre les avocats de Claude Guéant, de Brice Hortefeux et d’Éric Woerth, le dossier qui a mené leurs clients devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris est vide, ou presque. Ce lundi 7 avril, à la veille de la clôture du procès du financement libyen suspecté de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, les conseils des trois anciens ministres de droite mis en cause à des degrés divers dans cette affaire ont plaidé, à l’unisson, la relaxe et ont tenté de répondre à la lourde charge du Parquet national financier (PNF) dans ses réquisitions.
«Au fil du temps l’hypothèse devient une conviction et la conviction une pseudo-démonstration de la culpabilité», critique Philippe Bouchez El Ghozi, qui défend Claude Guéant, ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. Pour l’avocat, cette «somme d’hypothèses ne vaut pas preuve des délits poursuivis». Jean-Yves Dupeux, aux côtés de Brice Hortefeux, dit pour sa part qu’il existe bien des indices «graves» mais ils ne seraient ni précis, ni concordants - conditions nécessaires pour une condamnation. Quelques instants plus tôt, l’avocat d’Éric Woerth, Jean-Yves le Borgne, en s’adressant aux magis