A la barre du tribunal correctionnel de Paris, elle se présente sobrement, dans une veste de costume impeccable, comme «cheffe d’entreprise». Anne Lauvergeon, 65 ans, a dirigé l’industriel nucléaire français Areva de 2001 à 2011. Elle témoigne ce jeudi 30 janvier, à la demande du procureur national financier, au procès du financement libyen suspecté de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Pour l’accusation, l’activisme de l’ancien président de la République et de son plus proche collaborateur, Claude Guéant, au milieu des années 2000, pour permettre au pays de Muammar al-Kadhafi de se doter de réacteurs nucléaires apparaît comme l’une des contreparties économiques au pacte de corruption supposé.
Quand Anne Lauvergeon arrive à la tête d’Areva, «la Libye fait partie des pays avec lesquels il n’y a aucun lien nucléaire possible». La multinationale, alors le leader mondial du secteur et qui a depuis été restructurée en trois entités, construit des centrales nucléaires et assure leur maintenance. L’ancienne dirigeante explique que son entreprise a la possibilité d’entamer des négociations commerciales avec un pay