Ilias Akoudad est debout dans le box, face à sa mère, invitée, lundi 26 février, à témoigner à la barre de la cour d’assises du Vaucluse. Frank Berton, l’un des avocats de l’accusé, intervient : «Votre mère, elle a la conviction que vous êtes innocent. Soit elle a raison, soit elle se trompe.» Dans la salle, le silence qui prospère depuis trois ans est lourd. L’homme de 22 ans, visage juvénile et regard fuyant, le rompt : «C’est bien moi qui ai tiré sur le policier Eric Masson.» Depuis le 5 mai 2021, l’accusé n’avait jamais reconnu sa culpabilité dans la mort du brigadier. Ce jour de printemps, Ilias Akoudad, un «dealer de rue» comme il se qualifie, et son ami Ayoub Abdi sont dans le centre-ville d’Avignon, près de la rue des Teinturiers. Comme les fonctionnaires Eric Masson et Romain R., qui travaillent en civil, et contrôlent une femme qui vient d’acheter quelques euros de shit. Les deux binômes se croisent à cet instant, vers 18h30. Un bref échange a lieu, puis Ilias Akoudad fait feu et tue Eric Masson de deux balles.
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Avec les aveux d’Ilias Akoudad, une question fait irruption à la cour d’assises. Une interrogation effleurée et vite tranchée par le juge d’instruction au cours de l’enquête. L’accusé, jugé pour «meurtre et tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique», savait-il qu’il ouvrait le feu sur un policier ? La cour d’assises du Vaucluse a estimé que oui. Ilias Akoudad a été condamné à trente ans de prison avec une