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Justice

Procès des «enfants voleurs du Trocadéro» : derrière la «traite d’êtres humains», une vie de squats et de rapines

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Les six Algériens poursuivis pour «traite d’êtres humains» pour avoir drogué et contraint des mineurs à voler au Trocadéro étaient entendus depuis mardi. Entre cinq et six ans de prison et une interdiction définitive du territoire ont été requis.
Des jeunes attendent le métro à la station Barbès-Rochechouart, à Paris, le 10 novembre 2020. (Hervé Lequeux/Hans Lucas)
publié le 11 janvier 2024 à 22h08

Ils sont six prévenus. Des Algériens sans papiers. Ils comparaissent à Paris pour «traite d’êtres humains aggravée» et sont accusés d’avoir filé des psychotropes à des mineurs isolés pour les contraindre à commettre des délits au Trocadéro. Ils ont donné leur version des faits entre mardi 9 et jeudi 11 janvier. Consommation, deal et vols ? «Oui», disent-ils les uns après les autres. «Traites d’êtres humains aggravés» ? «Non», clament-ils les uns après les autres. Les six prévenus – qui sont en mandat de dépôt depuis presque vingt mois – racontent à peu près le même quotidien. Une vie qui se joue entre Barbès, Montreuil, Pantin et le Trocadéro. Ils vendent des clopes mais aussi drogues et surtout des médicaments. Du Lyrica, qu’ils appellent «saroukh» («la fusée») et du Rivotril, dit «madame courage» qui entraîne une désinhibition et favorise les passages à l’acte délinquants. Ils en consomment aussi, certains à très fortes doses.

«Je ne regardais pas l’âge des clients»

Mercredi après-midi, un gamin de 15 ans, est apparu sur les écrans. Il a raconté ce qu’il a subi : les drogues, l’emprise, les vols, en citant les prénoms