C’est une rare audience qui s’est tenue ce jeudi devant le tribunal correctionnel d’Amiens. A la barre, un commandant de police comparaissait pour des faits de harcèlement moral au sein de l’institution. A l’époque chef de la brigade des stups de Rouen, le capitaine est accusé d’avoir violemment dénigré et isolé son adjointe du reste du service pour la pousser vers la sortie.
Clanisme, ostracisation, loyauté envers le chef… Les logiques propres au harcèlement moral dans la police se sont retrouvées au cœur de cette affaire. Laquelle, avant de se retrouver devant une juridiction, a été «étouffée» par sa hiérarchie, aux yeux de l’accusation et la partie civile.
Consignes court-circuitées
C’est en octobre 2017 que l’ambiance a dégénéré au sein du service. A son retour de congés, l’adjointe du chef de la brigade est brutalement mise à l’écart par ses collègues, alors que rien ne laissait présager une quelconque tension avant son départ. La quadragénaire constate que ses consignes sont systématiquement court-circuitées. Très vite, plus personne ne lui parle dans le service et elle se retrouve totalement isolée dans son bureau, duquel elle n’ose pas sortir.
Enquête
Aux racines de son mal-être se trouvent, selon l’enquête de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), un «dénigrement répété» de la part de son chef et une «volonté délibérée» de la pousser à quitter l’unité. Celui-ci aurait notamment donné l’instruction aux membres de la brigade de ne plus rendre compte à son adjointe, mais uniquem