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A la barre

Procès d’un féminicide aux assises de Niort : «Il y a eu un trou dans la raquette»

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Violences sexuellesdossier
La première journée du procès de Yunus C., soupçonné du meurtre de son ex-conjointe Patricia G., a été marquée lundi 20 janvier par des débats autour d’une plainte, déposée par la victime un mois avant sa mort pour des menaces, classée sans suite.
Lors d'une action pochoirs du collectif féministe #NousToutes, le 22 octobre 2019 à Paris. (Marie Rouge/Libération)
publié le 21 janvier 2025 à 7h39

«C’est les féministes ?» Il est aux alentours de 18 heures et le personnel du tribunal judiciaire de Niort s’amuse du modeste attroupement qui s’organise rue du Palais. Le greffier ne s’est pas planté, ce sont des militantes de «Nous Toutes 79» qui sont venues manifester à l’occasion de l’ouverture ce lundi 20 janvier du procès de Yunus C., soupçonné du meurtre de Patricia G., 51 ans au moment des faits, le 11 juin 2022. Devant une caméra de France 3, elles agitent des pancartes : «Les Deux-Sèvres, sa Venise verte, ses fromages de chèvre, ses féminicides !» A côté : «On fait quoi avant le meurtre ?»

Justement. Le 8 mai 2022, un mois seulement avant les faits, la victime était venue porter plainte et dénoncer des violences physiques et psychologiques de la part de son ex-conjoint. Mais aussi des menaces de mort et des viols de la part de celui qu’elle qualifiait alors de «squatteur». Cette plainte, rapidement classée sans suite à l’époque, est «la voix de Mme G.», insiste la présidente. Sur fond d’alcool, Yunus C. aurait menacé Patricia G. avec un râteau la veille, pour une histoire de plant de tomates. Mais l’accusé nie tout. Ce sera une constante. «Parfois en cour d’assises, il y a des moments de vérité, de dignité, monsieur», lâchera en fin d’audience Me Fabien Arakelian, avocat des parties civiles, qui a compris depuis un moment déjà que ce procès-là ne sera pas de cet acabit.

Une première journée pénible

Pour le dire pudiquement, l’après-midi a été longue pour