Il y a vingt-quatre heures encore, les discussions étaient faites de convictions sur la dalle de la cour d’assises du Tarn à Albi. Les avocats généraux, avec leurs réquisitoires accablants, avaient repris un à un les indices et tissé le fil d’un scénario tragique : dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Cédric Jubillar aurait tué Delphine. Le trentenaire aurait dissimulé le cadavre de sa femme – jamais retrouvée – et «fait en sorte qu’elle ne soit plus rien». Lorsque trente ans de réclusion criminelle et la déchéance de son autorité parentale ont été requis, dans la salle d’audience, personne n’a bronché. Pourtant, sur le parvis de l’austère tribunal, ce jeudi 16 octobre, jour des plaidoiries de la défense, une jeune femme explose : «S’il est condamné, c’est une honte !»
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Les certitudes ont été ébranlées peu avant 13 heures. A ce moment précis où la gorge d’Emmanuelle Franck, dont le cuir est pourtant épais, s’est nouée. Aux jurés face à elle, l’avocate de l’accusé fait une confidence : «C’est difficile d’arrêter de parler. Car tant que je plaide, je continue à le défendre.»