Menu
Libération
A la barre

Au procès Jubillar, la défense face aux jurés : «Vous êtes les derniers remparts de ce cirque judiciaire»

Réservé aux abonnés

Alors que trente ans de réclusion criminelle ont été requis la veille à l’encontre du Tarnais accusé du meurtre de sa femme, Delphine, ses avocats ont ce jeudi plaidé en faveur de son acquittement.

Alexandre Martin et Emmanuelle Franck, les deux avocats de Cédric Jubillar. (LIONEL BONAVENTURE/AFP)
ParElise Viniacourt
envoyée spéciale à Albi (Tarn)
Publié le 16/10/2025 à 15h14, mis à jour le 16/10/2025 à 21h01

Il y a vingt-quatre heures encore, les discussions étaient faites de convictions sur la dalle de la cour d’assises du Tarn à Albi. Les avocats généraux, avec leurs réquisitoires accablants, avaient repris un à un les indices et tissé le fil d’un scénario tragique : dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Cédric Jubillar aurait tué Delphine. Le trentenaire aurait dissimulé le cadavre de sa femme – jamais retrouvée – et «fait en sorte qu’elle ne soit plus rien». Lorsque trente ans de réclusion criminelle et la déchéance de son autorité parentale ont été requis, dans la salle d’audience, personne n’a bronché. Pourtant, sur le parvis de l’austère tribunal, ce jeudi 16 octobre, jour des plaidoiries de la défense, une jeune femme explose : «S’il est condamné, c’est une honte !»

Les certitudes ont été ébranlées peu avant 13 heures. A ce moment précis où la gorge d’Emmanuelle Franck, dont le cuir est pourtant épais, s’est nouée. Aux jurés face à elle, l’avocate de l’accusé fait une confidence : «C’est difficile d’arrêter de parler. Car tant que je plaide, je continue à le défendre.»