Innocenter le mari en pointant du doigt l’amant. Dans les salles d’audience des procès pour féminicide, cette stratégie de défense semble éculée. En mars 2010, ce fut l’un des plus fameux coups d’éclat d’Eric Dupond-Moretti, lors du procès d’appel, qui se déroulait à Albi (lui aussi), de Jacques Viguier, soupçonné d’avoir tué son épouse Suzanne. Là non plus, pas de corps et pas d’aveu. Le ténor du barreau avait habilement détourné tous les regards vers le comportement de l’amant, permettant l’acquittement de son client.
Dans le cas de Cédric Jubillar, le peintre-plaquiste jugé à la cour d’assises du Tarn, à Albi donc, pour le meurtre de sa femme Delphine dont le corps n’a jamais été retrouvé, cette stratégie similaire se déploie de façon aussi rocambolesque, inattendue… que technique. Lundi 6 octobre, l’audience a laissé comme un soupçon d’incompréhension dans la salle. Alors que Donat-Jean M. – l’homme pour lequel Delphine Jubillar projetait de quitter son mari – était entendu à la barre, les avocats de l’accusé ont abattu une carte surprise. Le soir de la disparition de l’infirmière, dans la nuit du 15 au 16 décembre