Après le coup de théâtre de la défense la veille, la présidente de la cour d’assises du Tarn a décidé de convoquer ce mardi 7 octobre au procès de Cédric Jubillar – accusé d’avoir tué son épouse Delphine, disparue fin 2020 – le gendarme à l’origine d’une liste de numéros détectés la nuit de la disparition autour du domicile des Jubillar.
Lundi, les avocats de la défense ont accusé les gendarmes d’avoir «falsifié la procédure» concernant la possible présence du téléphone de l’amant de Delphine près de Cagnac-les-Mines (Tarn), la nuit où elle a disparu. Son numéro ne figurait pas dans la liste transmise par les enquêteurs.
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La magistrate Hélène Ratinaud a fait usage de son pouvoir discrétionnaire pour inviter cet enquêteur à déposer devant la cour ce mardi à 15 h 30, chamboulant le déroulé prévu de l’audience. La cour a également annoncé dans la matinée rejeter la demande de la défense de Cédric Jubillar de prendre acte de leur accusation à l’encontre des enquêteurs. «Les faits allégués par la défense n’ont pas eu lieu lors de l’audience, il convient de rejeter la demande de donner acte», a déclaré Hélène Ratinaud, à l’ouverture de l’audience du dixième jour du procès du peintre-plaquiste de 38 ans.
Journée «fourre-tout»
Au cours de cette journée d’audience de ce mardi, «un petit peu fourre-tout», selon Philippe Pressecq, l’un des avocats des parties civiles, la cour doit par ailleurs entendre des voisins du couple Jubillar à Cagnac-les-Mines, notamment sur la question du sens de stationnement de la voiture de Delphine le jour de sa disparition. Pour l’accusation, cette voiture aurait pu être déplacée au cours de la nuit du 15 au 16 décembre par Cédric Jubillar pour transporter le corps de son épouse. Un éventuel changement de sens de la voiture irait dans le sens de cette thèse. Ces voisins «ont pu constater en effet que le véhicule avait bougé, ce qui est extrêmement important pour nous», a déclaré Me Pressecq à l’AFP en marge du procès.
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Le médecin légiste ayant examiné Cédric Jubillar après la disparition doit également être entendu, avant une famille d’accueil chez qui le peintre plaquiste avait été placé pendant son enfance. Cédric Jubillar a toujours nié avoir tué son épouse, dont le corps n’a jamais été retrouvé. Le verdict est attendu le 17 octobre, après quatre semaines d’audience.