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A la barre

Procès Le Scouarnec : «J’ai menti à mon épouse, j’ai menti à ma sœur, j’ai menti aux enquêteurs»

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Procès Le Scouarnecdossier
L’ex-chirurgien de 74 ans, jugé pour agressions sexuelles et viols sur près de 300 victimes, a été interrogé pour la première fois sur son parcours de vie. S’il a reconnu les faits pédocriminels, il a pris soin de mettre ses crimes à distance, et assuré que sa «perversion» a disparu.
L'avocat de Joël Le Scouarnec, Maxime Tessier, au premier jour du procès de l'ancien chirurgien, à Vannes (Morbihan), le 24 février. (Theophile Trossat/Libération)
publié le 3 mars 2025 à 22h04

Lorsque les enquêteurs sont entrés dans sa maison de Jonzac (Charente-Maritime) en 2017, lorsqu’ils ont débusqué ce monde peuplé de poupées sexuelles, de contenus pédopornographiques, de vidéos zoophiles, de journaux intimes détaillant des récits d’agressions sexuelles et des viols survenus dans les hôpitaux où il avait exercé, Joël Le Scouarnec n’a pas été surpris. Certes, il «était attentif et prenait des précautions» quand il portait sa blouse blanche mais il se doutait bien, qu’un jour, on viendrait l’arrêter.

C’était dans l’ordre des choses après trois décennies d’impunité. Dans son box de la cour criminelle du Morbihan qui le juge pour des violences sexuelles sur 299 victimes (dont la moyenne d’âge était de 11 ans), le septuagénaire affiche la même mine résignée. Voix monocorde, ton égal, il voudrait convaincre les magistrats, que cette fois-ci, c’en est «fini du mensonge». «J’ai menti à mon épouse, j’ai menti à ma sœur, j’ai menti aux enquêteurs qui m’ont déjà arrêté en 2004. Aujourd’hui, je veux assumer mes responsabilités et ne pas me défausser», dit-il. Pour autan