Lorsque les enquêteurs sont entrés dans sa maison de Jonzac (Charente-Maritime) en 2017, lorsqu’ils ont débusqué ce monde peuplé de poupées sexuelles, de contenus pédopornographiques, de vidéos zoophiles, de journaux intimes détaillant des récits d’agressions sexuelles et des viols survenus dans les hôpitaux où il avait exercé, Joël Le Scouarnec n’a pas été surpris. Certes, il «était attentif et prenait des précautions» quand il portait sa blouse blanche mais il se doutait bien, qu’un jour, on viendrait l’arrêter.
C’était dans l’ordre des choses après trois décennies d’impunité. Dans son box de la cour criminelle du Morbihan qui le juge pour des violences sexuelles sur 299 victimes (dont la moyenne d’âge était de 11 ans), le septuagénaire affiche la même mine résignée. Voix monocorde, ton égal, il voudrait convaincre les magistrats, que cette fois-ci, c’en est «fini du mensonge». «J’ai menti à mon épouse, j’ai menti à ma sœur, j’ai menti aux enquêteurs qui m’ont déjà arrêté en 2004. Aujourd’hui, je veux assumer mes responsabilités et ne pas me défausser», dit-il. Pour autan