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Récit

Procès Le Scouarnec : le royaume de l’ordinaire et la «bulle» où l’accusé était «un pervers, un pédophile et un pédocriminel»

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Pendant les quatre premiers jours d’audience, la cour criminelle du Morbihan a examiné la personnalité de l’ex-chirurgien accusé d’avoir agressé sexuellement et violé 299 victimes. Peu à peu, à travers les témoignages de ses proches, ont émergé des récits d’inceste et de violences sur plusieurs générations.
Devant la cour criminelle du Morbihan, à Vannes le 24 février 2025, premier jour du procès de Joël Le Scouarnec. (Theophile Trossat/Libération)
publié le 28 février 2025 à 13h04

Peut-être s’attendait-on à ce qu’il soit lui aussi «hors norme», cet accusé qui, par la démesure de ses crimes, a obligé la justice à aménager spécialement des lieux pour le juger, cet accusé qui, par le volume colossal de ses écrits pédopornographiques et par le nombre de victimes identifiées, a dérouté les enquêteurs. Mais dans le box vitré se tient seulement un septuagénaire à l’allure de retraité fatigué et au corps légèrement voûté. Joël Le Scouarnec, 74 ans, porte une veste noire qu’il ne quitte jamais. Ses cheveux blanchis sont répartis en couronne autour de son crâne. Ses lunettes carrées lui confèrent un air professoral. L’ex-chirurgien comparaît devant la cour criminelle du Morbihan pour avoir commis des agressions sexuelles et des viols sur 299 patients dont la moyenne d’âge est de 11 ans.

Pendant près de trois décennies, vêtu d’une blouse blanche comme d’une cape d’invisibilité, il se serait livré