Le tribunal correctionnel de Bobigny a rendu sa décision ce jeudi 4 juillet dans le procès du narcotrafic à Canteleu (Seine-Maritime) où comparaissait l’ancienne maire socialiste Mélanie Boulanger. Soupçonnée d’avoir participé ou laissé prospérer le narcotrafic dans sa commune de l’agglomération rouennaise, l’ex-élue était poursuivie pour complicité de trafic de drogue. Elle a été relaxée. Le parquet avait requis une peine d’un an de prison avec sursis, cinq années d’inéligibilité ainsi que 10 000 euros d’amende contre l’ancienne élue de 47 ans, qui a toujours clamé son innocence.
Ce procès, qui s’est tenu de fin mai à fin juin, devait décortiquer l’emprise du trafic de stupéfiants dans cette petite ville de 14 000 habitants. Au total, 19 personnes étaient jugées, soupçonnées d’avoir participé à un trafic d’ampleur de cannabis, héroïne et cocaïne et géré par la famille Meziani, un clan connu des services de police et réputé pour tenir le deal dans la commune. Mélanie Boulanger, elle, était soupçonnée d’avoir transmis des informations aux trafiquants, mais aussi d’avoir fait pression sur les services de police pour qu’ils n’entravent pas les affaires des Meziani.
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L’affaire avait débuté en 2019, avec l’arrestation sur un parking de Saint-Denis de l’un des lieutenants du cartel normand. Une interpellation qui avait permis aux enquêteurs de remonter le fil jusqu’à Mélanie Boulanger et son adjoint au commerce, Hasbi Colak. Tous deux avaient été placés en garde à vue en octobre 2021, avant d’être remis en liberté dès le lendemain. Ils ont finalement été mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants en avril 2022. Fin 2023, le parquet de Bobigny avait requis un procès à leur encontre, pour complicité de trafic de stupéfiants.
Après son renvoi devant la justice, l’ancienne tête de liste PS-EE-LV en Normandie aux régionales de 2021 avait démissionné de son mandat de maire en février 2024, officiellement pour des «raisons de santé».